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Trouble du spectre autistique

Dans le cadre du cours de trouble du spectre autistique, Madame Frère nous a demandé de réaliser un résumé d'un chapitre du livre "Pratique de l'intervention individualisée" (De Boeck). Vous pourrez donc trouver le résumé du chapitre 6 "Faire face aux comportements-défis avec une approche positive" dans la suite de cet article. 

Tout d’abord, il est important de rester conscient que les comportements inadaptés sont qualifiés d’inadaptés en fonction de notre vision. Alors que pour la personne présentant de l’autisme, ce comportement est qualifié d’adapté étant donné qu’il lui permet d’obtenir ce qu’il désire et que ce comportement est un essai de communication.

1ère étape : identification de la fonction communicative du comportement

2ème étape : proposition d’une solution :

  • Soit prévenir l’apparition du problème en modifiant l’environnement afin d’éviter que le comportement n’apparaisse. 

  • Soit enseigner à l’enfant un comportement adaptatif qui lui permettra d’obtenir les mêmes résultats que le comportement-problème et/ou agir sur ce comportement-problème.

 

En premier lieu, il est important de comprendre les raisons du comportement-problème en établissant une hypothèse fonctionnelle. Cette hypothèse ne peut être proposée qu’après avoir réalisé une évaluation fonctionnelle à partir des informations concernant le comportement-défi et le contexte dans lequel il apparaît.

ANTECEDENTS                COMPORTEMENT                 CONSEQUENCES

 

Il est important de s’informer sur le comportement-problème afin d’effectuer une évaluation fonctionnelle en :

  • Interrogeant la personne et/ou les personnes habituelles de son environnement ;

  • Observant la personne dans ses activités habituelles.
    L’hypothèse fonctionnelle sert à identifier la fonction du comportement-défi.

 

Pour commencer, il y a le recueil d’informations concernant le comportement-défi. Il faut donc :

  • Décrire le comportement-défi ;

  • Expliquer en quoi il pose problème pour la personne et pour son environnement.

  • S’intéresser aux comportements qu’il conviendrait d’enseigner et pour cela il faut :

    • Décrire le comportement que l’entourage voudrait que la maîtrise en lieu et place du comportement-défi ;

    • Décrire pourquoi il est important, pour la personne et son entourage, que la personne maîtrise ce comportement.

 

Ensuite, le recueil d’informations servira à investiguer concernant les antécédents, donc l’environnement dans lequel la personne vit et le contexte du comportement-défi.

1. Lenvironnement de la personne : important de s’informer sur la prédictibilité de la vie de la personne. Les personnes avec autisme ont des difficultés à prendre conscience de l’ordre des activités de leur journée et de leur rôle dans ces activités.

Aussi, il convient d’étudier la densité de la population sur les lieux de vie et de travail de la personne.

 

2. L’environnement social du comportement-défi : il s’agit d’identifier où, quand, avec qui et dans quelle activité le comportement-défi se produit majoritairement, mais il également intéressant de mettre en lumière les situations dans lesquelles ces comportements n’apparaissent pas ou peu.

 

Ensuite, il convient de s’interroger sur les réactions de la personne face à des situations spécifiques ainsi que sur la réaction de l’environnement au comportement-défi de la personne. Les observations qu’il sera possible de retirer de ces réactions permettront de poser l’hypothèse fonctionnelle. Afin d’identifier la fonction du comportement, il faut s’interroger sur ce que la personne peut retirer de ce comportement-défi (attention, échappatoire, autostimulation, etc.).

Les questions qu’il convient de se poser afin de trouver l’hypothèse fonctionnelle :

  • Le comportement permet-il à la personne d’obtenir une autostimulation ?

  • Le comportement permet-il à la personne d’obtenir quelque chose de la part de l’environnement ?

  • Le comportement permet-il à la personne d’échapper, de supprimer (ou diminuer) une stimulation interne désagréable ?

  • Le comportement permet-il à la personne d’échapper à une situation aversive produite par l’environnement ?
    Les réponses qu’il sera possible de retirer suite à ces questionnements permettront de mettre en lumière les modifications à apporter dans l’environnement ou dans le répertoire comportemental de la personne.

 

 

Concernant les possibilités d’intervention :

1. Aménagement écologique 

L’aménagement écologique implique que le comportement visé subisse des changements grâce à des modifications dans l’environnement de la personne (par exemple : lieu de vie, méthodes d’enseignement, prévisibilité des événements, etc.). C’est-à-dire qu’il s’agit de modifier les conditions habituellement associées au comportement-défi.

 

2. La programmation positive

Dans la programmation positive, il convient d’enseigner à la personne des solutions plus efficaces socialement afin d’exprimer ses besoins et/ou afin de s’adapter aux exigences et réalités de son environnement physique et interpersonnel.
Cette méthode a pour caractéristique principale d’apporter des changements dans le répertoire de la personne et cela peut se faire de différentes façons :

  • Enseigner à la personne des compétences générales et généralisables ;

  • Enseigner des compétences alternatives dont la fonction est équivalente au comportement-défi. Ici, il convient donc d’identifier en premier lieu la fonction du comportement et en deuxième lieu, il convient d’identifier un comportement qui ait la même fonction à enseignement de la communication fonctionnelle ;

  • Favoriser l’apparition de comportements incompatibles qui ne peuvent pas se produire simultanément avec le comportement-problème ;

  • Veiller à ce que la personne accepte ou supporte des caractéristiques de l’environnement qui ne peuvent être modifiées ou qui ne peuvent répondre actuellement et/ou immédiatement à ses besoins ;

  • Dispenser le renforcement de façon non contingente à l’émission du comportement-défi pour en diminuer la fréquence. Ici, le but est de casser le lien entre le comportement-défi et le renforçateur, et donc de diminuer la motivation à faire ce comportement.

3. Agir sur le comportement-problème en travaillant en parallèle avec l’enseignement de la compétence adaptée grâce à :

3.1 La procédure d’extinction : il s’agit ici de ne pas distribuer de conséquence après l’apparition du comportement. Afin que cela soit efficace, il convient de :

  • Supprimer tous les renforçateurs positifs (et donc de ne pas prêter attention aux comportements dont on veut voir la disparition) ;

  • Utiliser, quand cela est possible, la procédure complémentaire de renforcement d’un comportement incompatible. Il s’agit donc ici de travailler simultanément l’extinction d’un comportement-problème et le renforcement d’un comportement adapté qui ne peut pas se produire en même temps. ;

  • Préciser exactement les conditions de milieu antécédent dans lesquelles l’extinction doit s’opérer et ceci afin de supprimer les éléments favorables à l’apparition d’un comportement.
     

3.2 La procédure de retrait de renforçateurs positifs (le timeout ou l’isolement) : Durant un temps imparti, la personne est privée de renforcements positifs pour le comportement qu’il incombe de faire disparaître. Pour cela, il existe 3 manières de procéder :

  • Placer la personne dans un petit local duquel tout renforçateur a été préalablement retiré ;

  • Retirer les renforçateurs et laisser le sujet dans un milieu non renforçant ;

  • Quitter le milieu si on est soi-même un agent renforçateur.  
     

3.3 La procédure de présentation d’une conséquence aversive : il est plus intéressant de se pencher sur la présentation des conséquences aversives primaires (fessée, etc.) qui est exclusivement utilisée par l’intervenant et qui vise à gérer une situation présentant un comportement d’une extrême gravité et qu’il est impossible de contrôler par des manières plus « douces ». Il a été révélé que les conséquences aversives secondaires (la réprimande, etc.) semblent très peu efficaces.         
 

3.4 La stratégie de réparation : elle consiste à faire assumer la personne les conséquences de son comportement. Il s’agit, pour la personne, d’offrir une réparation au dommage causé.

Sources

Magerotte, G., Deprez, M. & Montreuil, N. (2014). Pratique de l'intervention individualisée (2e éd.). Bruxelles : De Boeck

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