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Déficience mentale 

Dans le cadre de ce cours, Monsieur Parage nous a demandé de réaliser des recherches concernant un thème qui nous intéressait. Avec Amélie Beauvois, Amalia Kafif, Lauranne Dewitt et Elisa Robette, nous avons décidé d'axer notre travail sur le vieillissement des personnes déficientes mentales. 
Vous pourrez prendre connaissance de nos recherches et réflexions dans la suite de cet article. 

Introduction

Notre travail s’intéresse à la personne vieillissante en situation de handicap intellectuel. En effet, nous parlons souvent d’enfants ou jeunes adultes porteurs de déficience intellectuelle. Mais qu’en est-il des personnes d’un certain âge ? Quelles sont les possibilités qui s’offrent à eux au niveau des lieux de vie, quelles adaptations sont possibles ? Que devons-nous prendre en compte ? Quels intervenants gravitent autour de ces personnes ? Le travail que nous présentons, ici, reste assez général mais donne un bref aperçu sur la déficience intellectuelle et le vieillissement. Avant toute chose, qu’est-ce que la déficience intellectuelle et qu’est-ce que le vieillissement réellement ? Question qui peut paraître simple, et pourtant…

 

Définitions

 

     1. Vieillissement

Le vieillissement est un concept difficile à définir. En effet, chaque personne, chaque ouvrage en a une définition différente. 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit le vieillissement comme « le produit de l’accumulation d’un vaste éventail de dommages moléculaires et cellulaires au fil du temps. Celle-ci entraîne une dégradation progressive des capacités physiques et mentales, une majoration du risque de maladie et, enfin, le décès. » L’OMS précise que ces changements ne sont pas linéaires car ils n’ont pas beaucoup de rapports avec l’âge de la personne (en nombre d’années) car, en effet, deux personnes du même âge peuvent avoir un état de santé totalement différent. Elle ajoute également que le vieillissement est associé à « des transitions de vie comme le départ en retraite, la réinstallation dans un logement plus adapté et le décès des amis ou du partenaire. »

Rey, dans le livre « handicap et vieillissement », rejoint cette définition tout en y ajoutant quelques nuances : « la notion de vieillissement contient deux valeurs. La première concerne la dernière tranche de la vie humaine, celle qui se situe avant la mort. Elle s’applique aussi à la dégradation des fonctions physiologiques et mentales. La deuxième, plus subjective, implique la perception de son état selon des normes personnelles et culturelles. Elle peut concerner tous les âges. Le vieillissement traduit donc un phénomène dynamique progressif qui entraine l’être humain vers la mort ».

Jean-Claude Henrard (à l’aide des propos de nombreux autres auteurs) dans l’article Vieillissement et âge, âge et représentation de la vieillesse, nous propose sa définition du vieillissement d’une autre manière. Pour lui, le vieillissement peut être vu sous deux sens : la sénescence, processus biologique commun à chaque être vivant qui, au fur et à mesure de l’avance en âge, rend les individus plus sensibles aux facteurs susceptibles d’entraîner la mort (déroulement du temps biologique) et l’avancé en âge (déroulement du temps chronologique).

Il rejoint également les définitions faites par l’OMS et Rey en précisant que le vieillissement est propre à chacun car :

- le vieillissement des organes et des fonctions diffère chez chacun.

- l’âge est une donnée biologique socialement manipulée qui est variable en fonction des époques et des sociétés

- le vieillissement est également lié aux conditions de vie : des conditions de vie pénibles accélèrent la sénescence et, au contraire, un maintien de la forme physique, un bon équilibre moral peuvent retarder la sénescence ou en limiter les conséquences.

Jusqu’à présent, ces trois définitions nous permettent de nous faire une idée assez complète et précise de ce qu’est le vieillissement. Cependant, au cours de nos lectures, nous avons également trouvé certaines visions du vieillissement bien différentes de ce que l’on a déjà pu vous citer. Dans le domaine administratif par exemple, en Belgique, le vieillissement est défini comme la période de la vie commençant à partir de 65 ans en lien avec la retraite et qui peut s’étendre sur une vingtaine d’année ou plus.

Cette définition est assez différente des autres et pourtant, si l’on demande à plusieurs personnes de nous définir le vieillissement, leur définition se rapprocherait, nous pensons, de cette définition.

Dans le cadre de ce travail, nous voulons insister sur le fait que nous voyons le vieillissement, suite à nos recherches et réflexions, comme quelque chose de beaucoup plus vaste et complexe que « la tranche d’âge 65 ans et plus ». En effet, nous voulons appuyer les définitions qui ont été données par l’OMS, Rey et Jean-Claude Henrard. Nous retiendrons que le vieillissement est :

- Un phénomène dynamique et progressif (car il évolue avec le temps) qui n’est pas réellement lié à l’âge (car le vieillissement peut avoir lieu à des âges tout à fait différents ; c’est pourquoi fixer le vieillissement à « la tranche d’âge 65 ans et plus » est vraiment restreindre cette notion)

- Une phase qui a lieu avant la mort durant laquelle des dommages moléculaires et cellulaires se font entrainant une diminution des capacités physiques et mentales et entrainant généralement des changements et des transitions de vie comme le départ en retraite, de nouveaux aménagements nécessaires, un déménagement dans un lieu plus approprié, etc.

- Propre à chacun car celui-ci dépend du vieillissement de nos organes, de nos conditions de vie, de nos normes personnelles, de notre culture, notre époque, la société dans laquelle on vit, etc.

 

     2. Déficience intellectuelle

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la déficience intellectuelle comme « la capacité sensiblement réduite de comprendre une information nouvelle ou complexe et d’apprendre et d’appliquer de nouvelles compétences ».

L’Association Américaine des Déficiences Intellectuelles ou Développementales (AAIDD) définit, elle, la déficience intellectuelle comme étant caractérisée par un quotient intellectuel (QI) inférieur à 70 et un comportement adaptatif déficitaire. Cette déficience se manifeste avant l’âge de 18 ans et entraine souvent des troubles d’apprentissages (dans le milieu scolaire).

Selon l’AViQ (Agence pour une Vie de Qualité), la déficience intellectuelle « réfère à un niveau de fonctionnement cognitif global, significativement inférieur à la moyenne, accompagné d’une réduction des capacités d’adaptation aux exigences quotidiennes de l’environnement social. Elle se manifeste pendant la période de développement, avant l’âge de 18 ans. Les termes « handicap mental » et « retard mental » sont également utilisés afin de qualifier la déficience intellectuelle. »

Par « niveau de fonctionnement cognitif global inférieur à la moyenne », l’AVIQ entend que les aptitudes intellectuelles qui ont été testées sont déficientes par rapport à celles de la majorité des personnes du même âge et de la même culture. Ces aptitudes intellectuelles sont entre autres la compréhension, l’analyse de situations rencontrées, l’intégration, l’interprétation et le stockage d’informations qui permettent de généraliser et manier des concepts abstraits, synthétiser, transférer les apprentissages et mémoriser.

L’AVIQ conclut donc (après une prise de connaissance de diverses définitions de la déficience intellectuelle) que pour pouvoir parler de déficience intellectuelle il faut que le QI soit inférieur à 70 et également qu’il ait une limitation des habiletés adaptatives dans le domaine de la communication, des soins personnels, des compétences domestiques, des habiletés sociales, de l’utilisation des ressources communautaires, de l’autonomie, de la santé et sécurité, des aptitudes scolaires fonctionnelles, des loisirs et du travail.

Plusieurs facteurs peuvent être la cause d’une déficience intellectuelle et cela peut se produire à divers moments de la vie :

- Avant la naissance (période prénatale ou anténatale) : la déficience peut être due à un problème génétique lors de la conception de l’enfant, à une infection, à un médicament, aux drogues, à l’alcool, au tabac, etc. Comme cas connus nous pouvons citer la trisomie 21 ou le syndrome de l’X fragile. 

- Au moment de la naissance ou dans les quelques jours qui suivent (période périnatale) : la déficience peut être entrainée par un traumatisme cérébral, une grande prématurité, une infection contractée lors de l’accouchement, des pressions excessives sur la tête du nouveau-né, etc.

- Après la naissance (période postnatale) : la déficience peut être due à une intoxication, un traumatisme crânien, un accident, une noyade, un manque de stimulation physique et sensorielle, une absence de soins de santé, etc.

Les personnes ayant une déficience intellectuelle ont donc des difficultés de concentration face à plusieurs stimulations et une lenteur de réaction. Ils ont également des difficultés au niveau de la gestion de leurs émotions. Ces différentes conséquences entrainent généralement des difficultés cognitives et d’adaptation sociale.

 

 

Historique

Nous sommes dans une aire où la population vieillissante se voit augmenter. En effet, les personnes vivent plus longtemps et le ratio de naissances se voit moins élevé. La population inactive devient donc plus nombreuse que la population active, ce qui entrave les caisses de la sécurité sociale.

Au niveau de l’espérance de vie des personnes en situation de handicap, il y a également une évolution. Les personnes avec déficience mentale sont sujettes à une espérance de vie moindre par rapport aux personnes sans handicap. Toutefois, l’espérance de vie d’une personne avec déficience intellectuelle a augmenté ces dernières années. En effet, en 1930, la moyenne de l’espérance de vie était de 20 ans plus ou moins. En 1980, l’espérance de vie moyenne pour des personnes déficientes mentales était près de 60 ans. Une personne trisomique mourrait vers 9 ans en 1930 et 55 ans en 1990.

 

Quelques statistiques en 1990, espérance de vie :

-malades mentaux, 70 ans

-déficients intellectuels profonds, 50 ans

-personnes avec polyhandicap dépassent, 40 ans

-personnes avec trisomie, 55 ans

 

   -> Augmentation de l’espérance de vie.

Mais où placer ce nombre important de personnes d’un certain âge ? Home, MRS, dans son habitat, en centre de jour, d’hébergement, appartement surveillé ? Les fonds ne suivent pas toujours… Des nouveaux centres voient le jour pour accueillir ces personnes mais suffisent-ils ? Et comment choisir une bonne structure ?

 

Orientations de placement : Comment choisir une institution ? Quelles adaptations possibles ?

La personne handicapée vieillissante a aussi le droit de choisir son lieu de vie. Ils ont le droit à la diversité du choix (vivre en institut avec un cadre strict de protection ou vivre au sein de la communauté avec des services d'aide).

Il est cependant difficile d'accéder à une institution adaptée car elles sont souvent situées loin de la famille, avec de longues listes d'attente dues à une augmentation des personnes qui vivent plus longtemps.

Quatre solutions peuvent être envisagées quand on voit l'espérance de vie augmenter :

  • Créer de nouvelles structures pour personnes porteuses de handicap

  • Aménager un regroupement des personnes vieillissantes au sein d'un bâtiment, d’une MRS

  • Maintenir la personne dans son lieu de vie avec plus d'adaptations

  • La placer dans un appartement supervisé

 

Nous allons nous intéresser ici à la question suivante :« comment choisir une bonne structure pour la personne en situation de handicap ? »

Pour pouvoir choisir correctement une institution, il faut faire des choix pertinents. En fonction de l’opinion de la personne avec un handicap sur son orientation de vie, on pourra la placer dans différents types d’institutions. Il faut donc prendre en compte le choix d’orientation de vie de la personne et des membres de sa famille qui voudront peut-être une structure plus rigide car la personne porteuse de handicap a besoin de plus de surveillance pour sa sécurité, soit dans une structure plus flexible où l’individu aura plus de liberté. Mais pour cela il est à prendre en considération d’autres éléments. En effet, le choix de l’institution ne peut se faire qu’au bon vouloir de la personne en situation de handicap et de la famille.

Ce qui vient à parler du point suivant, le niveau d’autonomie de la personne. Est-ce qu’elle est capable de se déplacer seule, a-t-elle conscience de l’importance de la sécurité et des soins, est-elle négligée ? Sait-elle se laver seule ? Sait-elle manger seule ? Sait-elle cuisiner seule ? Ces diverses questions seront cruciales pour choisir la structure qui conviendrait le mieux à la personne (l’appartement supervisé, le maintien dans son lieu de vie ou aller dans une institution).

Un autre facteur qui entre en compte et qui peut parfois être le plus important est le nombre de places disponibles dans les établissements. Les places y sont chères et il existe encore à ce jour trop peu d’institutions prêtes à accueillir des personnes vieillissantes avec une déficience intellectuelle. Les personnes en situation de handicap se voient, de ce fait, contraintes à choisir leur structure par dépit. Ils vont là où les places se libèrent.

Il faut faire attention à ne pas « bousculer » ces personnes qui sont parfois mises dans une institution malgré elles en raison du manque de places dans les structures.

 

Institution rime-t-elle avec rigidité ?

Ces personnes qui désirent parfois plus de liberté ne le peuvent pas en raison de leur manque d’autonomie ou du manque de place dans une institution plus laxiste.

La situation est délicate car nous savons qu'une personne ayant une déficience intellectuelle aura passé presque toute sa vie, sa jeunesse, en institution avec des personnes ayant une certaine autorité sur elle, qui l’auront obligée à faire certaines tâches au quotidien. La personne en situation de handicap est contrainte à une autorité et est forcée à faire peut-être des activités qui ne lui conviennent pas. De plus, dû à leur handicap, les personnes seront souvent impuissantes quant au choix de leur institution. « Ils iront là où il y a de la place ».

Cela nous fait passer à la question suivante : « L’institution dans laquelle se trouve l’individu a-t-elle tous les droits sur ses choix ? »

Un des plus grands problèmes des institutions accueillant des personnes ayant une déficience mentale est le fait que ce soit l'institution et les personnes qui y travaillent qui dirigent complètement la vie des résidents. Ils sont conditionnés selon l'institution. Tout est programmé pour eux, leurs repas, l'heure du lever le matin, leurs activités, ...Des règles strictes doivent être respectées pour leur « sécurité ».

Mais attention, sachant que ces personnes-là vivent presque toute leur vie dans une institution, il faudrait que celle-ci soit plus vue comme un lieu de vie où les personnes ayant un handicap pourraient s'épanouir, voir des amis, choisir leurs activités, choisir leur repas, faire des sorties, ...  et non comme une institution au sens propre du terme avec des règles bien trop strictes où l'on enferme les bénéficiaires dans une bulle où aucun choix ne sera fait par leurs propres envies.

Les institutions ont le devoir de fournir à la personne ayant un handicap une autonomie continuelle ainsi qu'un confort de vie. Les deux aspects sont complémentaires en n'oubliant pas qu'il faudra garder un cadre protecteur et sécurisant. Néanmoins, en vieillissant, la personne aura plus besoin d'un cadre de confort, de bien-être.

Comme dit dans le livre « handicap congénital et vieillissement », au plus la personne vieillit, au plus il faudra trouver des compromis entre leurs besoins de confort (qui peuvent parfois être des freins pour leur développement) et l'autonomie qui leur permet de faire bouger leurs muscles, garder des liens sociaux, ...

 

Prise en compte des besoins de la personne au sein de l’institution

Pour pouvoir gérer le vieillissement au sein d'une institution, il faut discuter avec les bénéficiaires et voir leurs besoins actuels. Accepter d'entendre leurs ressentis et leurs besoins, prendre le temps de discuter avec eux.

Pour cela, on peut poser diverses questions pour pouvoir leur apporter le maximum de bien-être, d'autonomie, de confort. Il faut que ces personnes-là puissent se sentir bien au sein de l'institution.  On pourra ensuite créer des adaptations. Le travail de l'orthopédagogue prend alors tout son sens lors du vieillissement de la personne ayant un handicap.

Au Québec, une étude a été réalisée par le ministre de la Santé et des Services sociaux pour avoir connaissance des besoins des personnes ayant une déficience mentale.

Les voici présentées ci-dessous (d’après le travail de Marie-Claude Richard, Assistante de recherche à l’Université du Québec à Chicoutimi, Maîtrise en travail social) :

  • « Un milieu de vie accueillant et stimulant, adapté à leurs capacités »

  • « Un réseau social suffisamment présent »

  • « La reconnaissance de leurs capacités »

  • « L'accès à l'ensemble des services offerts à la population »

  • « Des responsabilités et des rôles actifs et valorisants au sein de la société »

  • « Une aide plus intensive au moment de franchir certaines étapes de la vie »

  • « Un soutien pour s'intégrer à la société et développer leur réseau social » 

  • « Des revenus décents »

  • « Des mesures pour compenser leurs limites fonctionnelles »

  • « Un soutien pour exercer leurs droits et mesures de protection contre les abus »

  • « Une approche médicale tenant compte du contexte social et culturel »

  • « Et des approches s'adaptant à la présence d'autres déficiences, de maladies ou de problème d'adaptation sociale liés à un phénomène autre que la déficience intellectuelle. »

Bien que chaque individu soit différent et que, selon la culture, les besoins pourraient varier, nous pouvons supposer qu’en Belgique les personnes ayant une déficience mentale auraient des besoins similaires. Il est primordial de faire un point sur les besoins individuels de la personne, d’en prendre compte et d’essayer de s’adapter en fonction, de mettre des choses en place pour le bien-être de la personne.

 

Comment analyser les nouveaux besoins et pouvoir y remédier ?

Les besoins des personnes âgées avec une déficience intellectuelle sont généralement les mêmes que pour les personnes vieillissantes ordinaires. En effet, comme tous, ils sont sujets à des pertes physiques et sensorielles et ont des risques d’attraper des maladies chroniques. Toutes les maladies liées à l’âge telles que des troubles cardiovasculaires, digestifs ou respiratoires, le diabète, l’incontinence, l’arthrose ou les démences de type Alzheimer touchent aussi bien la population ordinaire qu’une population atteinte de déficience intellectuelle. Le problème avec les personnes DI est que ces problèmes liés à l’âge s’ajoutent à leurs difficultés déjà connues.

Cependant, il existe bien une différence significative, celle de l’âge. En effet, l’âge du début du vieillissement chez les personnes déficientes intellectuelles se situe entre 45 et 55 ans. Pour les personnes ordinaires, on n’en parlera qu’à partir de 65 ans.

Pour analyser les nouveaux besoins des personnes âgées, il faut prendre le temps de discuter avec elles, de les observer, d’analyser leurs comportements et leurs caractères. Certains auront besoin d’être rassurés et qu’on s’occupe beaucoup d’eux. D’autres auront besoin de garder cette autonomie qu’ils ont connue et qu’on les laisse faire ce qu’ils veulent, à leur façon. Comme dit précédemment, les besoins des personnes atteintes d’une déficience intellectuelle sont souvent similaires à ceux des personnes ordinaires (l’autonomie, la réalisation d’activités physiques, des distractions, des relations sociales, des aides médicales, un établissement dans lequel elles se sentent bien, etc.).

Voici une liste des services spécifiques qui tente de répondre aux besoins des personnes âgées ayant une déficience intellectuelle :

  • Intervention précoce, assistance éducative

  • Soutien à la réalisation d’activités valorisantes

  • Service d’adaptation, de réadaptation et d’intégration socioprofessionnelle

  • Dépannage lors de situation d’urgence

  • Soutien à la communauté

  • Soutien aux intervenants du réseau et à ceux d’autres secteurs

  • Service d’intégration résidentielle

  • Services psychosociaux

 

Les personnes âgées font face à un vieillissement corporel général. Il faut donc trouver, avec l’aide d’un ergothérapeute et autres professionnels, des nouvelles stratégies pour faciliter la vie de la personne vieillissante. Il faut qu’un projet de vie soit établit avec la personne concernée pour qu’elle s’implique et ait une raison de se lever le matin. Il faut partir de ce qu’elle aime, de ses envies.

 

Rôle de l’équipe dans une institution  

Il est important de clarifier les rôles et missions de chaque professionnel présent au sein d’une institution. Afin de clarifier le rôle que peut avoir l’orthopédagogue au sein d’une institution œuvrant entre autres pour les personnes déficientes mentales, il est intéressant d’établir une comparaison claire entre le métier d’éducateur et le métier d’orthopédagogue. La frontière entre le métier d’éducateur et d’orthopédagogue est assez mince et c’est pour cela qu’une clarification est intéressante.

L’éducateur est un professionnel qui va mettre en place un projet visant l’épanouissement de l’usager. Par ses activités, l’éducateur va tenter au maximum d’agir sur le développement personnel, l’intégration sociale et l’autonomie de chacun de ses usagers. Le point important à retenir quant au métier d’éducateur est le suivi quotidien des individus. En effet, l’éducateur est un accompagnateur de tous les jours et assurera l’épanouissement et l’intégration des personnes en leur proposant des activités ludiques et sensées. Le point essentiel du travail de l’éducateur est le travail interdisciplinaire réalisé avec les autres professionnels de l’institution, ou avec les services extérieurs.

Le manque de clarté dans les tâches et missions assignées à chaque professionnel peut constituer un obstacle afin de trouver une identité professionnelle propre, et donc de donner du sens au travail de chacun. Dans le livre « Handicap congénital et vieillissement », il est mentionné que l’introduction de nouvelles professions dans un service peut provoquer des tensions entre les acteurs dû entre autres à la méconnaissance des tâches des professionnels en action.  Néanmoins, la présence d’un large éventail de professionnels permet de donner une approche du travail réalisé très constructive si les tâches de chacun sont préalablement expliquées.  Enfin, si chacun assure une transparence des activités réalisées, le travail sera davantage pertinent et permettra davantage l’épanouissement de chacun.

Les éducateurs sont polyvalents et il est parfois compliqué pour eux de savoir où commencent et où terminent leurs missions.

Donc, si l’orthopédagogue entre en jeu et étant donné sa spécialisation dans l’élaboration d’outils propices à l’amélioration de la qualité de vie des usagers, il serait intéressant de lui laisser la liberté dans la confection de son travail. Evidemment, étant donné que l’éducateur a un contact quotidien avec les usagers, il est primordial que l’orthopédagogue élabore son travail autour de ses observations. Le rôle de l’orthopédagogue est également d’évaluer régulièrement et sur base de grilles d’observations les évolutions de chaque usager.

 

Présentation du centre  « Hoppa » : hébergement occupationnel pour personnes polyhandicapées adultes

     

    1. Population

Le centre HOPPA, qui a ouvert vers 2015, est un centre d’hébergement implanté dans un cadre de verdure, accueillant des personnes adultes porteuses de polyhandicap. Ces personnes présentent à la fois une déficience physique et intellectuelle de sévère à profonde. La plupart de ces personnes sont en chaise roulante. Une minime partie se déplace à pieds dans le centre de manière autonome, d’autres résidents se déplacent en marchant avec un peu d’aide, d’autres encore se déplacent en chaise roulante avec l’aide d’un tiers ou pas en fonction de leur motricité. Ce centre accueille des personnes à partir de 18 ans et la personne la plus âgée à 50 ans. En général, dans ce type de population, la personne vieillissante peut être considérée à 50 ans car leur espérance de vie est moindre. Ils sont plus fragiles face à la maladie et les décès sont donc fréquents.

     2. Structure des bâtiments

Cet établissement est subdivisé en plusieurs parties. Une partie destinée essentiellement aux agents administrateurs (direction, secrétariat, …) et une partie destinée aux ailes : « l’aile rouge » et « l’aile verte ». Les résidents sont séparés en ces deux ailes. Chacune d’elle dispose d’une salle de bain avec un équipement adapté à cette population et des machines élévatrices pour permettre une facilité dans les transferts siège roulant-salle de bain, siège roulant-lit. Chaque aile comporte également des chambres attribuées à chaque résident détenant tout le matériel nécessaire (lit adaptés, …).

Une partie est destinée, par ailleurs, aux locaux de snoezelen, de psychomotricité, de kinésithérapie, de balnéothérapie et une salle polyvalente. Les intervenants médicaux disposent également d’un local pour chacun d’eux dans cette partie.

 

     3. Intervenants

Le centre présente une équipe paramédicale composée d’une logopède, de kinésithérapeutes, d’une psychomotricienne, d’une ergothérapeute et d’une infirmière (qui a le rôle de coordinatrice de cette équipe) ainsi qu’une équipe d’éducateurs coordonnée par un coordinateur. Les coordinateurs sont eux-mêmes soumis à une direction. Les rôles sont bien définis, toutefois, l’équipe paramédicale vient aussi en aide à l’équipe éducative en cas de manque d’effectif. De plus, l’équipe éducative est aussi amenée à venir en aide à l’équipe paramédicale et à donner des médications car l’infirmière ne peut pas s’occuper de chaque résident.

     4. PI (projet individuel)

Les résidents possèdent un carnet avec leur projet individuel d’année, avec les objectifs à atteindre et les moyens pour y arriver. Ce Projet individuel est réfléchi lors d’une réunion soignants-parents-résident. Des séances individuelles avec des membres de l’équipe paramédicale peuvent être proposées suite à la réalisation du projet individuel.

     5. Ateliers

Des ateliers sont installés chaque après-midi. Les résidents sont changés d’activité chaque jour afin d’avoir de la diversité. Des balades à l’extérieur peuvent également parfois s’organiser en fonction du temps.

 

 

Conclusion​

Ce qu’on retient de ce travail est que le vieillissement chez les personnes porteuses de handicap n’est pas encore un sujet bien connu. Certes, certains centres adaptent leurs suivis mais nous n’avons pas eu la chance de récolter beaucoup de témoignages.

Nous avons pu constater que, bien souvent, les personnes handicapées restent dans leur centre / appartement supervisé, ... et ce, jusqu’à la fin de leurs jours. Mais est-ce que les aménagements sont différents que pour les jeunes ? Est-ce que leurs besoins de personnes âgées sont pris en compte ?

Selon nous, la solution la plus sensée serait de laisser les personnes là où elles sont. Il est important qu’elles soient dans un environnement qu’elles connaissent, dans lequel elles se sentent en sécurité. Elles ont leurs repères et ont aussi, grâce à cela, leur autonomie. Mais pour cela, il faudrait réussir à leur offrir le « luxe » que les jeunes n’ont pas et des soins appropriés. Il est aussi important que les personnes âgées restent en contact avec des plus jeunes, afin de continuer à faire des activités et de rencontrer du monde.

Créer des MRS serait également une bonne idée parce qu’il faut laisser la place aux jeunes. Mais à partir de quand une personne handicapée doit-elle déménager d’un endroit à l’autre ? Et n’est-ce pas lorsqu’ils arrivent dans ce genre d’endroit qu’ils se laissent aller, qu’ils se contentent de leur canapé et d’une tasse de thé ?

En tant qu’orthopédagogues, nous pourrions être les personnes qui font changer les centres ou les appartements supervisés afin que les personnes ne doivent plus se rendre dans des maisons de repos spécialisées. Nous pouvons trouver des aménagements raisonnables pour améliorer leur qualité de vie et répondre à leurs besoins de personnes vieillissantes.

 

 

Bibliographie

 

Source livre :

Dalla Piazza, S. (2005). Handicap congénital et vieillissement. Louvain-la-Neuve, Belgique: De Boeck Supérieur.

 

Sources internet :

Organisation Mondiale de la Santé. (2018). Vieillissement et santé, en ligne : http://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/ageing-and-health, consulté le 24 octobre 2018.

Henrard J.C. (1997), Vieillissement et âge, âge et représentation de la vieillesse dans actualité et dossier en santé publique, n°21, en ligne : https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/Telecharger?NomFichier=ad212229.pdf, consulté le 24 octobre 2018.

Université Médicale Virtuelle Francophone. (2008-2009). Le vieillissement humain, en ligne : http://campus.cerimes.fr/geriatrie/enseignement/geriatrie1/site/html/cours.pdf, consulté le 24 octobre 2018.

AFRAHM. (2013). La déficience intellectuelle. Publié par l’AVIQ, en ligne : https://www.aviq.be/handicap/pdf/documentation/publications/informations_particulieres/fiches_deficiences_emploi/fiche06-deficienceintellectuelle-accok.pdf, consulté le 31 octobre 2018.

My handicap. (n.d.) Déficience intellectuelle en ligne : https://www.myhandicap.ch/fr/sante/deficiences-intellectuelles/, consulté le 31 octobre 2018.

Handicap.fr. (2013). Déficience intellectuelle et handicap mental en ligne : https://informations.handicap.fr/art-deficience-intellectuelle-handicap-mental-73-3110.php, consulté le 31 octobre 2018.

Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie Québec. (2009). Vieillissement avec et sans déficience intellectuelle : comparaison qualitative et quantitative, en ligne http://www.asssm.veille.qc.ca/fichier.php/34/DI%20et%20vieillissement_mp.pdf, consulté le 31 octobre 2018

Belin, B. (2011). Les personnes handicapées vieillissantes. Technologie de l’action sociale. L’Harmattan. En ligne : http://files.caferuis8.webnode.fr/200000050-42dd844d1a/Les%20personnes%20handicap%C3%A9es%20vieillissantes.pdf, consulté le 31 octobre 2018

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